Serge Wilfart, le fondateur de la méthode, a imaginé le souffle-voix en réponse aux problèmes vocaux des chanteurs : perte de voix, difficulté à chanter avec puissance, difficulté à chanter dans les aigus ou les graves, problème pour tenir une note… Le souffle-voix pose les bases du travail vocal en complément de la technique vocale. C’est un apprentissage de la respiration consciente et non-volontaire, pour une libération profonde et durable de la voix et du souffle.
Le souffle-voix, une méthode de respiration pour le chant
Le souffle voix est une pratique corporelle au service de la respiration et du chant. Bien entendu, cette méthode est également adaptée pour toute personne qui souhaite simplement retrouver une respiration plus libre, un meilleur ancrage, et découvrir sa voix, et pas seulement aux chanteurs·ses. Et pratiquer le souffle-voix ne s’oppose pas aux cours de technique vocale. Bien au contraire, les deux approches sont complémentaires. Et le souffle-voix permet même aux chanteurs·ses de progresser en technique vocale. Car cette méthode initie et optimise le fonctionnement de « notre instrument » : il en libère toutes les potentialités.
Les différences entre le souffle-voix et la technique vocale
On peut schématiquement poser trois grandes différences entre le souffle-voix et la technique vocale
- Le souffle-voix structure, la technique vocale colore
- De même qu’en peinture, vous devez d’une part apprendre à structurer une toile, et d’autre part à poser les couleurs et les matières. De même, le souffle-voix vous permet de structurer la toile de votre chant en apprenant à maitriser votre souffle, et la technique vocale vous aide à développer vos couleurs.
- Nous pourrions aussi comparer notre corps à une cornemuse : grâce à la technique vocale vous développez la maîtrise de l’harmonique et des notes. Et grâce au souffle-voix vous apprenez à vous servir de votre « sac ». Ainsi vous gagnez en soutien, en puissance, en nuance, et en justesse.
- Le souffle-voix développe l’ancrage, la technique vocale, la résonance et les registres
- Pour chanter avec votre voix authentique, vous devez apprendre à vous ancrer physiquement, et même développer votre capacité à chanter en mouvement, voire dans des positions variées.
- Le souffle-voix vous offre d’apprendre à chanter avec votre voix organique, ancrée dans le corps et sans tension : vous apprenez à vibrer de tout votre corps !
- En technique vocale, on reste bien souvent concentré sur ce qu’il se passe « en haut », dans l’appareil phonatoire et dans les résonateurs. Certains professeurs de techniques vocales tentent de développer cet ancrage chez leurs élèves. Le souffle-voix offre un cadre spécifiquement dédié à cela.
- Le souffle-voix est une (ré)éducation du souffle au service de la voix, tandis que la technique vocale s’occupe avant tout de la voix.
Le souffle-voix et la technique vocale sont complémentaires
Le souffle-voix et la technique vocale sont complémentaires pour un·e chanteur·se qui souhaite développer les capacités de son instrument et apprendre à l’utiliser sans l’abîmer. Le souffle-voix permet d’ailleurs de « réparer l’instrument » lorsque de mauvaises habitudes ont été prises et que le· chanteur·se a la voix qui se fatigue ou s’abîme.
Pratique du souffle-voix : mes ressentis
Gabrielle Rivault
Quand je pratique, j’écoute ma voix en tant que témoin de ma respiration et de l’état des tensions dans mon corps. J’entends (et je ressens) si je respire librement, pleinement, si la colonne d’air est libre, si ma gorge est ouverte…
Au fil de la pratique, la voix me guide à me remettre dans mon axe, à reprendre appui dans mon squelette, dans mes pieds, mon bassin. Et grâce aux vibrations de ma voix, mon corps se relaxe, s’assouplit et s’ouvre.
Pourquoi les cours de technique vocale ne m’ont pas suffi ?
En cours de technique vocale, je me suis rapidement heurtée à mes difficultés à produire les sons que je voulais, par manque d’air, de résonance, d’agilité… Et dès lors, impossible pour moi de me concentrer sur l’interprétation tant que je n’étais pas maitresse de mon instrument.
J’entendais souvent : « projette ta voix« . Et c’était terrible de m’inciter à cela sans au préalable m’apprendre à respirer, à recoordonner ma respiration et ma voix, et tout cela sans tension. Car alors je forçais, sans avoir compris comment prendre appui dans mon corps. Ma voix se fatiguait vite. Et mon chant n’était ni agréable à produire, ni toujours agréable à entendre.
D’ailleurs j’avais des problèmes de justesse que j’avais du mal à corriger, alors que j’ai une très bonne oreille. J’avais par ailleurs une voix placée dans les graves, avec trop peu d’harmoniques aigus, ce qui faisait que ma voix avait du mal à sortir du mix lorsque je chantais en groupe.
Et quand on me disait : « gonfle ton ventre » pour que je respire mieux, ça ne réglait rien du tout. Car alors j’activais mes abdominaux, ce qui n’a jamais permis de mieux respirer. Mon diaphragme et ma cage thoracique étaient bloqués, je n’avais que très peu d’amplitude à l’inspire et à l’expiration. C’est comme si vous demandiez à une personne raide comme un bâton de faire d’un coup le grand écart, sans jamais lui montrer les mouvements pour s’assouplir. Donc comme une bonne élève je gonflais mon ventre et aspirais de l’air dans l’estomac !
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J’avais besoin de ressentir pour comprendre
Changer son geste respiratoire demande de bien comprendre mais surtout de ressentir la dynamique dans le corps, et d’apprendre à relâcher ce qui freine cette dynamique respiratoire. Donc il ne suffit pas de savoir ce qu’il devrait se passer sur le plan anatomique. Encore faut-il être accompagné sur le plan corporel pour l’expérimenter et l’intégrer. D’autant que nous avons des vies assez stressantes. De ce fait, nous sommes nombreux à être souvent en apnée, respirer « petit » ou carrément à l’envers.
