Cesser de respirer pour réapprendre à respirer… et à vivre.

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J’ai découvert l’apnée il y a quelques années. Plus qu’un outil, l’apnée est une expérience aux multiples vertus physiques et psychiques. Je vous raconte ici rapidement ma propre expérience, et vous propose un podcast génial où de grands apnéistes français, comme Guillaume Nery, racontent leur pratique.

L’apnée, cette pratique étrange, qu’on a tous découverte avec le Grand Bleu. Si j’en étais restée là, j’aurais probablement continué à croire que c’était un sport pour gens un peu fou. Jusqu’à ce que je participe à une journée d’initiation à la méthode de Wim Hof à Paris (celui qu’on l’appelle aussi « l’homme de glace »).

Le but de cette journée ? Se plonger intégralement (jusqu’au bout des doigts, mais pas la tête), 2 minutes complètes, dans un bain de glace à zéro degré. Mais pourquoi s’infliger cela, me direz-vous ? Par curiosité. Parce qu’une personne que j’estime beaucoup m’en avait dit énormément de bien. Parce que j’ai un guerrier viking à l’intérieur de moi qui a besoin de s’éprouver parfois. Parce que j’ai aussi un ermite mystique qui croit que les expériences développent la connaissance de soi…

Donc j’y vais, avec la sensation de m’engager dans une véritable aventure. C’est à l’école 42, haut lieu du « startupping » parisien. Nous sommes plus d’une cinquantaine : des étudiants de l’école, mais aussi des gens d’ailleurs, jeunes, vieux, middle… bref de tout. Le matin on se prépare. Puis on déjeune léger. Puis on se baigne, 12 par 12, dans une grande piscine où des sacs de glaçons ont déjà été versés. On est fin septembre, et il ne fait pas très chaud.

C’est durant la préparation que je découvre l’apnée (mais hors de l’eau). Après plusieurs séries de respirations rapides et profondes, pour nous remplir d’oxygène, nous devons expirer l’intégralité de l’air de nos poumons et à rester en apnée « jusqu’à ce que ce soit inconfortable ». J’ai peur de mourir. Arrêter de respirer, c’est mourir. Mais là, cette petite phrase qui me parle de mon confort, me rassure : c’est moi qui décide, et l’expérience doit rester confortable.


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Première apnée, je sens mon corps se crisper, notamment mon diaphragme qui veut repartir, et ma gorge : je flippe. J’observe un instant, puis reprends mon souffle. La deuxième fois, je me sens plus relaxée, plus calme. J’observe davantage les réactions de mon corps quand j’arrête de respirer, et mes pensées. J’ose me dire que peut-être je n’ai pas besoin de re respirer tout de suite. Mon diaphragme se contracte, au niveau de ma gorge aussi, mes mains… quelque chose ne veut pas tout à fait se relâcher. Progressivement, apnée après apnée, je me sens de plus en plus calme. Et je reste de plus en plus longtemps, car c’est très agréable ! Non, je ne ressens aucune souffrance. C’est comme si je me reposais intégralement au fond de mon corps. Et chaque muscle finit par se détendre.

Après 15 cycles de ventilation-expiration-apnée, je me sens hyper légère physiquement. J’ai l’impression d’être immense à l’intérieur comme à l’extérieur, comme une bulle d’air, très consciente et très calme, un peu shootée même.

Nous sommes invités maintenant à nous mettre en position de faire des pompes. Un jeu auquel je suis totalement nulle. Et là, me voilà en train de réaliser, très à fond, une dizaine de pompes ! Ce qui est dingue c’est que depuis le matin, je ne fais qu’expérimenter que mes limites physiques ne sont pas du tout où je pense qu’elles sont. D’ailleurs, je commence à me dire que je ne les ai sans doute jamais vraiment atteintes.

Mieux encore, je constate qu’arrêter de respirer m’a redonné de la vitalité : je respire mille fois mieux, mon corps est léger, plus puissant, je suis blindée d’endorphines, j’ai un immense smile sur le visage et de l’amour dans le coeur. C’est fou ce qu’une pratique physique qui me terrifiait m’offre comme bénéfices : l’apnée me reconnecter à l’amour ! Bref, cette expérience était dingue.

En souffle-voix, j’utilise aussi beaucoup l’apnée : c’est un outil essentiel pour retrouver sa respiration, faire redescendre le centre de gravité dans le bassin, relâcher le diaphragme thoracique, ouvrir la cage éponyme… et développer le calme mental nécessaire pour se mettre en contact avec son corps, ses sensations, être à l’intérieur de soi.

Pour mieux comprendre de quoi il s’agit, je vous invite à découvrir la pratique de grands apnéistes français, comme Guillaume Nery, grâce à ce podcast, de la très bonne série LSD (La Série Documentaire de France Culture). Bonne écoute.

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Gabrielle Rivault propose des ateliers, des stages et des séances individuelles autour du Souffle Voix et de la Coordination Respiratoire, ainsi que de l’Improvisation Vocale.

Gabrielle Rivault
Gabrielle Rivault

Coach en prise de parole, rédactrice en chef, praticienne en Souffle-voix et Coordination respiratoire MDH

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