C’est un titre un peu triomphal, c’est vrai. Mais il exprime combien je suis heureuse et soulagée de m’être libérée de mon trac. C’est aussi une fierté que je partage avec vous, mais surtout un signe très positif pour toutes celles et ceux qui en souffrent aujourd’hui. Il existe des solutions. Voici celles qui fonctionnent pour moi et que j’intègre dans mon accompagnement.
Le trac : un compagnon de longue date
Oral du bac, concours de piano, exposé en classe… D’aussi loin que je me souvienne, j’ai toujours eu le trac. Au début de ma vie professionnelle, c’est moi qui répondait au téléphone : un stress de tous les instants. Je bégayais, disais un mot pour un autre, perdais le fil de mon propos… Bref, m’exprimer, qui plus est avec mes boss, était chaque fois une épreuve.
Mon trac est devenu insupportable lorsqu’il y a 10 ans, j’ai repris le chant et suis montée sur scène pour la première fois en tant que chanteuse. J’ai cru que j’allais mourir. Je me suis dissociée si fort que j’ai mis des heures à « revenir ». Celles et ceux qui connaissent l’état de dissociation savent à quel point c’est pénible (euphémisme).
Ce qui a tout changé ?
En réalité, tout n’a pas complètement changé : le trac se pointe encore de temps en temps, quand l’enjeu est fort. Mais il ne m’empêche plus d’être en relation avec ceux à qui je m’adresse. Il ne m’empêche plus de faire entendre ma voix et mon point de vue posément. Je ne suis plus obligée de me durcir pour parler malgré tout, tout en ayant l’air ouverte alors que j’ai la frousse.
Le trac est devenu une forme d’excitation motivante, presque agréable. Je n’en reviens pas moi-même d’écrire cela !
Pas un mais plusieurs antidotes au trac
- La pratique de la Coordination respiratoire MDH et du Souffle-voix ont évidemment transformé mon corps et m’ont redonné des marges de manoeuvre incroyables face au stress. En respirant vraiment mieux, je ne suis plus jamais bloquée du plexus ou de la gorge. Je sais relâcher la pression rapidement, j’ai plus de ressources. Et j’ai une voix en laquelle j’ai confiance.
- La pratique de la visualisation (une forme d’hypnose) m’a permis d’associer des émotions positives avec la scène, d’apprendre à projeter un état intérieur agréable. Je me sentais atrocement seule face à tous, comme dans un tribunal : j’ai appris à me sentir reliée à mon audience, coeur à coeur, à me sentir soutenue même.
- La pratique de l’improvisation vocale m’apprend à rester l’écoute à la fois de moi-même et de ceux qui m’entourent. Elle m’aide à développer l’ancrage acquis par la pratique vocale, et à enrichir ma voix. J’y cultiver ma capacité à oser, à soutenir ce que je propose, à faire face à l’imprévu.
- La pratique de la prise de parole bien sûr, mais je le mets en dernier parce que c’est presque la cerise sur le gâteau. C’est parce que je pratique tout ce que je viens de citer, que je suis capable de prendre la parole en public. Aujourd’hui j’anime des événements avec plaisir. L’an dernier j’ai animé devant 450 personnes et j’ai adoré. À quand le millier de personnes ?!
Bien sûr, je m’appuie aussi sur 20 ans d’expérience en communication et des convictions sur ce qu’est un bon contenu. Je me demande à chaque fois quelle est mon intention, pourquoi je prends la parole. Je me renseigne sur mon audience, ce qu’ils ont besoin ou envie de savoir du sujet, ce que je veux leur apporter, incarner, les messages clés que je veux faire passer, les images et les exemples concrets pour faire comprendre et ressentir. Disposer d’un bon discours et répéter c’est essentiel évidemment dans une préparation.
Le trac, est-ce fini pour toujours ?
Je crois que je ne connaitrais plus les états par lesquels je suis passée, pour autant que je continue à prendre soin de mon souffle. Etant une personne plutôt émotive, le moindre événement me touche et a un impact sur ma respiration. Je suis consciente de comment je respire quasi à chaque instant : c’est devenu mon baromètre. Et cela me permet de respecter mes limites, et de savoir quand prendre quelques minutes pour « redescendre ».
Le trac : un trésor pour l’oratrice·eur
C’est un petit raccourci de dire que le trac est un trésor, mais cela me semble juste de dire que le trac est le signe d’une grande émotivité, et que l’émotivité est un trésor. Car, lorsqu’elle est apaisée, elle nous permet d’établir une relation chaleureuse avec notre audience.
Or, je suis convaincue que prendre la parole en public c’est avant tout établir une relation, et que pour ce faire, il faut oser se connecter émotionnellement à ce qu’on dit pour se connecter à ceux qui écoutent. Cela me semble même être une des grandes clés de l’impact.
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