Quand j'ai compris qu'il ne suffisait pas de bouger mon ventre pour mieux utiliser ma voix et chanter - au contraire - ça a été la révolution ! D'autant que c'est probablement la croyance et le conseil le plus répandu au monde. Et à y regarder de plus près, dire "respire avec ton ventre" c'est comme e dire "marche avec tes bras : c'est vrai qu'on a besoin des bras pour marcher, mais ce n'est pas l'essentiel.
Alors revenons ici à ce que l'anatomie nous dit sur l'essentiel d'une bonne respiration pour parler et chanter.
Bien respirer pour parler et chanter
J’ai entendu mille fois – au yoga, au Pilates, en cours de chant, au sport, sur internet, dans des conférences… : « pour bien respirer gonflez et rentrez le ventre »
Après avoir tout tenté comme mouvement ventral pour mieux chanter, j’ai fini par me dire qu’il devait y avoir un problème avec ce conseil.
J’avais conscience que sans un système respiratoire performant point de voix ni de chant.
Je voulais comprendre l’anatomie et le fonctionnement de l’appareil respiratoire, et de celui-ci en situation de performance vocale.
Alors, je suis allée me former chez les Helvètes (à Lausanne) auprès de Robin De Haas, parmi les meilleurs mondiaux dans la catégorie pédagogue de la voix et de la respiration et concepteur/propagateur de la #CoordinationrespiratoireMDH (méthode innovante et transformatrice pour développer une respiration et une voix performantes).
Comment notre corps respire-t-il ?
- Nos poumons sont dans la cage thoracique. Jusqu’ici tout va bien…
- Or respirer c’est ventiler nos poumons pour capter de l’oxygène et expulser du CO2. Vous me suivez ?
- Donc l’environnement direct des poumons – le diaphragme qui les soutient, et la cage thoracique avec laquelle le diaphragme est « cousu » et qui protège nos poumons – ont un rôle clé sur la ventilation des poumons.
- Par ailleurs, le ventre n’est pas en contact direct avec les poumons. Donc le ventre n’a pas un rôle principal dans la respiration, mais plutôt secondaire. Car il est lui aussi en relation directe avec le diaphragme, et avec le bassin bien sûr.
C’est tout bête dis comme cela, mais ça a le mérite de clarifier une première chose : faire simplement bouger son ventre ne permet pas de ventiler ses poumons.
En revanche laisser son ventre accompagner les mouvements du diaphragme a plus de sens, car :
- À l’inspire le diaphragme s’abaisse, il pousse donc les viscères vers le bas, qui invitent le ventre à s’arrondir légèrement
- À l’expire, le diaphragme remonte. Et lorsque je parle ou chante, la ceinture abdominale (devant, derrière, sur les côtés) s’engage progressivement pour contribuer à retenir la remontée du diaphragme, et donc contribuer à gérer la poussée d’air sur les cordes vocales.
Donc le ventre s’arrondit à l’inspire (mouvement passif), et s’engage, quand je parle ou chante, sur l’expire pour aider à gérer la pression sur les cordes vocales (mouvement légèrement actif).
Parler et chanter : l’essentiel d’une bonne respiration
- La mobilité de la cage thoracique : designée comme un soufflet, elle devrait être souple et mobile à l’inspire comme à l’expire. Constituée des côtes – os les plus flexibles du corps humains – de muscles intercostaux notamment, elle possède aussi une centaine d’articulation. Oui c’est énorme ! Et cela permet de comprendre comment la kiné respiratoire des bébés, atteint de bronchiolite, ne leur brise pas la cage thoracique.
- La mobilité du diaphragme
- Et condition sine qua non de la mobilité optimale des deux : la coordination de leurs mouvements respectifs.
En conclusion, pour mieux respirer l’enjeu est de retrouver la mobilité de notre cage thoracique, la coordination de ses mouvements avec ceux du diaphragme, ainsi qu’un engagement mesuré et adapté de la ceinture abdominale en situation de performance (parler, chanter, courir, etc.).
Et ce que cet article ne dit pas, c’est le profond bien-être et l’augmentation sidérante de nos performances vocales et de notre présence scénique, quand notre respiration redevient optimale.
