Nous sommes en novembre 2021, et je présente une émission en live devant 16 000 paires d’yeux attentives. Le show dure 1h30, le temps de révéler les résultats d’un concours, d’interviewer les lauréats, le comité de direction et de dévoiler la nouvelle identité de marque.
Évidemment j’ai scripté l’ensemble : phrases courtes, mots-clés, enchainements… L’objectif : mémoriser le déroulé, en évitant le par coeur.
Car, le défi c’est surtout d’établir une relation avec l’audience et les interviewés, et non pas de réciter parfaitement mon texte. Le fait que nous soyons à distance joue bien sûr. Mais au fond, ce serait le même défi sur une scène ou dans une réunion.
« Ce qui se fait à l’intérieur se voit à l’extérieur »*
Le trac et l’envie de bien faire nous mène très souvent à nous couper de ceux à qui nous nous adressons. Or ce jour-là, l’essentiel c’est d’être ensemble, et de passer un bon moment. C’est aussi simple à énoncer, qu’ambitieux.
La préparation est cruciale. Car pour être présente et en relation avec l’audience, je dois être au maximum dégagée des autres préoccupations.
Je dois connaître le déroulé de l’émission sur le bout des doigts, ainsi que mes démarrages et transitions.
Je dois me souvenir de mes mouvements sur le plateau, des caméras, du tempo.
Et pour que nous passions tous un bon moment, je dois moi aussi passer un bon moment !
Ainsi, il ne s’agit pas seulement de maîtriser le contenu et de gérer mon stress.
Mais aussi de développer un état intérieur positif, ouvert, disponible à l’audience. La pub, en grande prophétesse, nous l’avait révélé dès les années 2000 : ce qui se fait à l’intérieur se voit à l’extérieur. Jouer l’ouverture, le sourire, serait déjà pas mal. Mais le vivre serait tellement mieux.
D’autant que sur un plateau ou sur scène, tout se voit. Même ce que j’ai l’impression de ne pas montrer. Surtout ce que je veux cacher.
Les 3 dimensions d’une prise de parole impactante
En somme, la préparation doit porter sur les mots et la technique, mais aussi sur mon état émotionnel, pour bien gérer le trac, rester présente, être éventuellement capable d’improviser si besoin, et cultiver cette disposition à passer un bon moment sur scène.
C’est pourquoi la préparation de mon état émotionnel est tout aussi importante que celle de mon intellect et de ma technique.
Pour les plus traqueux d’entre nous, l’enjeu est que les émotions, la tête, et le corps jouent dans le même camp !
2 clés pour une préparation efficace
CLÉ N°1. Aborder cette préparation, comme une préparation sportive
Il s’agit d’intégrer de nouveaux réflexes – respiratoires, gestuels, mémoriels… – et cela prend du temps, comme toute préparation corporelle et/ou sportive. Ce que je veux dire, c’est que souvent nous décidons du tempo de nos projets, sans prendre en compte le fait que notre corps est impliqué dans ce projet, et qu’il a son propre tempo.
Pour ce genre d’exercice en l’occurrence, c’est notre corps qui drive. Ceux qui font du chant ou du sport, le savent : apprendre nouveau geste prend parfois plus de temps que prévu. Seule la répétition permet d’intégrer.
CLÉ N°2. Cultiver son souffle
La plupart d’entre nous respire mal. S’il n’est pas bloqué, le diaphragme bouge avec peu d’amplitude. Or notre souffle est une ressource, à condition que nous le maîtrisions.
C’est la seule clé que nous ayons pour guider, si ce n’est maîtriser, nos états émotionnels. Le souffle agit sur le rythme du coeur, ainsi que sur le système nerveux autonome : il permet d’activer le système sympathique (action) et parasympathique (détente). Mieux respirer favorise la production des hormones du bien-être.
Si vous voulez prendre la parole en public, gérer votre stress et cultiver une attitude ouverte pour connecter avec votre audience, mieux respirer est stratégique.
Depuis 7 ans que je m’intéresse à la voix et à la respiration, j’ai acquis la profonde conviction que la respiration est le plus sûr chemin vers une communication puissante. Car mieux respirer nous permet de nous ouvrir, et c’est cette ouverture qui nous amène à connecter avec les autres.